Le canal carpien se définit comme un canal de passage ostéofibreux situé au poignet et talon de la main dans lequel passe le nerf médian ainsi que l'ensemble des tendons fléchisseurs destinés aux doigts. Ce canal est fermé en superficie par un ligament épais rigide sous lequel le nerf vient progressivement se comprimer.
ll s'agit d'une affection particulièrement fréquente, de diagnostic aisé. Son traitement doit être efficace, la chirurgie domine le traitement médical depuis une vingtaine d'années.
La maladie touche plus fréquemment la femme que l'homme ; elle est souvent bilatérale, bien que décalée dans le temps.
La cause reste le plus souvent idiopathique, le canal carpien peut également être secondaire à une compression liée à des gestes professionnels. Il est inscrit dans le registre des maladies professionnelles, avec des circonstances prérequises bien définies.
Elle s'exprime au début par l'apparition de fourmillements dans les doigts, plutôt dans la seconde moitié de la nuit et concerne les trois premiers doigts ; l'auriculaire n'est habituellement pas concerné (il est sous la dépendance d'un autre nerf). A ce stade il n'est pas rare que les patients se plaignent d'une certaine maladresse pour les gestes fins, dans la journée.
A un stade plus avancé, les fourmillements se manifestent dans la journée, plus volontiers sur des mains au repos qu'en action (volant, téléphone etc...), la force tend à diminuer, on est gêné pour dévisser, serrer etc... Apparaît une diminution de la sensibilité au niveau de ces trois premiers doigts.
A long terme, si rien n'est fait, l'évolution se fait vers une disparition de la sensibilité des trois premiers doigts et une paralysie de l'opposition du pouce.
Le diagnostic
Il doit être aisément évoqué par votre médecin traitant qui éliminera une autre cause à votre gêne et confirmera le diagnostic en vous faisant faire un examen électromyographique (EMG). Cet examen est particulièrement fiable et indispensable.
Le traitement du canal carpien
1 - Médical
Son efficacité est habituellement temporaire. Il comporte une, voire plusieurs infiltrations de corticoïdes qui doivent toujours être faites de façon très rigoureuse.
2 - Chirurgical
Le traitement se veut radical. L'intervention peut être réalisée de façon conventionnelle (cicatrice sur la paume) ou par technique endoscopique ou miniaturisée avec une ou deux voies d'abord (cicatrice minime au poignet).
L'intervention est le plus souvent réalisée en ambulatoire et sous anesthésie du bras. Le résultat est rapide et spectaculaire puisque dans les jours qui suivent l'opération, le patient voit disparaître ses fourmillements.
Il est demandé aux patients, dans les suites de l'intervention, dès que leur bras est réveillé, de réutiliser le plus rapidement possible la main opérée. Dès le premier soir on doit être capable de refermer le poing. Il est recommandé de garder le bras en écharpe tant que l'on n'a pas recouvré son autonomie complète. La récupération de la force est plus longue à obtenir. La mobilisation précoce et l'utilisation de la main sont indispensables pour avoir un bon résultat.